Le Symbolisme Orient-Occident…



Orient… Issu du latin oriens, orientis, naître, se lever. L’Orient, est la direction où le soleil se lève, d’où, après les ténèbres, renaît chaque jour la lumière. 

Occident… A l’opposé provient du latin occidens, tombant, c’est la direction ou le soleil disparaît chaque fin de journée, où la lumière s’arrête.

L'homme Cherche La Lumière, Au Soleil Levant, C'est-à-dire L'Orient, Considéré Comme Le Berceau De L'humanité. Selon La Bible, Les Premiers Parents De L'homme, Étaient Installés À L'Est, En Eden.

Si l’Orient est souvent opposé à l’Occident, tout comme le sont : la spiritualité au matérialisme, la sagesse à l’agitation, la vie contemplative à la vie active, la métaphysique à la psychologie ou à la logique; c’est en raison de tendances profondes réelles, mais nullement exclusives, qui deviennent à notre époque plus théoriques qu’effectives, à cause de l’occidentalisation des élites orientales. 

Toutefois, le symbole subsiste, à défaut des localisations géographiques.

Il est d’ailleurs d’autres raisons à cette dualité, dont la principale est que le Soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest: Ex oriente lux. Les voyages en Orient, tels ceux de Christian Rosenkreuz ou Christian Rose-Croix (1378-1484) sont des quêtes de la lumière.


L’orientation est un symbolisme particulièrement cher au Soufisme, pour lequel l’Occident est relatif au corps et l’Orient à l’Ame Universelle ; l’Occident à l’exotérisme, à la littéralité, l’Orient à l’ésotérisme, à la science spirituelle ; l’Occident à la matière, L’Orient à la forme, ce qu’en mode hindou on traduirait par la dualité Prakriti-Purusha, ou encore Tamas Sattva.

L’Orient est l’origine de la lumière. Il correspond en Chine au printemps, à l’ébranlement Tch’en, qui est l’origine de la prééminence du Yang ; l’Occident correspond à l’automne, à la nuée Toueî, à l’eau dormante, au marais, images de la matière indifférenciée, origine de la prééminence du Yin. 

Les voyages soufis commencent par l’exil occidental qui est un retour à la Materia Prima, à la purification, au dépouillement alchimique, étape nécessaire avant la réintégration dans la source orientale de la connaissance. 

Selon une légende bouddhiste, le bouddha Amitâbha siège à l’Ouest et il accueille les âmes des défunts après leur mort à l’Ouest. Beaucoup de cérémonies se déroulent à ces dates, fins de l’hiver et de l’été, vers le 18 mars et vers le 20 septembre, quand le, soleil se couche le plus à l’Ouest. Ces cérémonies attisent la foi des fidèles à l’au-delà (Higan = Rive de l’au-delà) et au paradis d’Amitâbha.


On se souviendra que la plupart des temples hindous, et notamment tous ceux d’Angkor s’ouvrent au soleil levant à l’exception d’Angkor-Vat, qui est un temple funéraire, qui s’ouvre à l’Occident. Orient-Occident : c’est, modalité particulière de dualité ci-dessus exposée, la dualité de la vie et de la mort, de la contemplation et de l’action.

Selon la mystique soufie, Occident et Orient prennent un sens non plus géographique, mais métaphysique et spirituel. Par l’opposition à L’Orient spirituel, l’Occident est le monde des ténèbres, du matérialisme, de l’immoralité, de la déchéance, de la décomposition. 

L’orientation celtique a ceci de particulier qu’elle confond dans une même interprétation le nord et la gauche, le sud et la droite. Mais cela ne signifie nullement que le nord lui-même, en tant que source et origine de la tradition, soit de mauvais augure. 

En irlandais Ichtar, désigne à la fois le bas et le nord ; tandis que Tuas est le haut et le sud, par référence à la position du soleil au zénith. Une étude étymologique précise a pu établir que le nom irlandais de la gauche, Tuath, était analogique et relativement récent (chrétien), la valeur péjorative n’existant pas à l’origine. Il s’agit en fait du nom du nord, tiré de celui de la tribu Tuath, les Dieux irlandais étant venus du nord et la tradition étant d’origine polaire. Le Sid est à l’ouest, non pas parce que l’autre Monde est maléfique, mais parce que les moines l’ont localisé et confondu avec l’au-delà et parce qu’un des thèmes pré-chrétiens les plus rapidement christianisés a été celui des Immrama ou navigations merveilleuses. 

Dans tous les documents celtiques, de quelque pays qu’ils proviennent et quelle qu’en soit la date, la dextratio est bénéfique et le tour à gauche est de mauvais augure. Le cocher de la reine Medb fait faire au char un tour à droite pour conjurer les mauvais présages, mais lorsque Cùchulainn revient en pleine colère de sa première expédition sur la frontière, il tourne vers Emain Macha capitale de I’Ulster le côté gauche de son char.

Les circuits des rois d’Irlande se faisaient régulièrement dans le sens de la marche du soleil et actuellement encore la grande Troménie de Locronan au Finistère se fait dans le même sens.


Base Documentaire : Dictionnaire des symboles 
Jean Chevalier & Alain Gheerbrant


Aron O’Raney