La Symbolique Du Lézard



Nous pourrions considérer le symbolisme du lézard, comme étant dérivé de celui du serpent, dont il serait une expression atténuée : paresseux comme un lézard, paresseux comme une couleuvre, dit la sagesse des nations.

Mais à la différence du serpent rival éternel de l'homme, le lézard tout au moins en ce qui concerne les cultures méditerranéennes, est un familier et donc un ami de la maison.


Les hiéroglyphes égyptiens ont choisi son image, pour signifier la bienveillance.


Dans les arts d'Afrique noire, il constitue un élément ornemental indéfiniment répété, représentatif du héros civilisateur, de l'intercesseur ou messager des divinités.


Au commencement, dit une légende camerounaise :

« Dieu envoya deux messagers sur la Terre :
Le caméléon devait annoncer aux hommes la résurrection après la mort, le Lézard, lui, portait l'annonce de la mort sans retour.

Le messager qui arriverait le premier devait seul demeurer efficace. Le Lézard trompa le caméléon et lui dit : va lentement, lentement !… 

Si tu cours, tu vas ébranler le monde ! Puis prenant les devants, il annonça la mort sans retour ». 

Chez les Bantous du Kasaï, rêver de lézard annonce la naissance d'un garçon, tandis que leurs voisins Luluas et Lubas confectionnent leurs sacs à médecines magiques en peau de varan.

En Mélanésie, son antériorité se confirme, il est considéré comme le plus ancien des quatre ancêtres fondateurs des quatre classes de la société. 

Les Aztèques admiraient sa vivacité, son habileté à chasser, et sa grande résistance. 

Enfin, il est clairement désigné comme héros civilisateur par les insulaires du détroit de Torres pour lesquels c'est le lézard au long cou qui a apporté le feu aux hommes.

L'Ancien Testament fait rarement allusion au lézard sinon dans la phrase : le lézard que l'on a capturé avec la main, mais qui hante les palais des Rois (Proverbes 30, 28)

L'Interprétation en parait hasardeuse, du moins y voit-on attestée sa familiarité avec l'homme et son indifférence aux hiérarchies terrestres, dont on pourrait induire que ses longues heures d'immobilité au soleil sont le symbole d'une extase contemplative.

Il est d'ailleurs cité dans la Bible comme :

« L’un de ces êtres minuscules sur la terre, mais sage entre les sages (Proverbes 30,24). »

Ainsi, immobilisé près de l'homme, il annonce que celui-ci reçoit la Lumière.

Le lézard symboliserait ainsi l'âme qui recherche avec humilité la lumière, par contraste avec l'oiseau, observe Grégoire le Grand, qui possède des ailes pour voler vers les sommets.



Sources Documentaire :
― Jean Chevalier Et Alain Gheerbrant
Dictionnaire des symboles


Aron O’Raney