La Vieillesse Avance À Pas Feutrés…





Pour Bien Vivre Cette Vie, Il Faudrait Avoir Eu Étant Jeune, L'expérience De L'âge Avancé, Et Dans La Vieillesse L'innocence Et Vigueur De Ses Belles Premières Années.


Aujourd’hui est un jour anniversaire, le compte à rebours s’accélère, avec une année de plus affichée au compteur qui commence à s’affoler. J’ai en ce moment, le sentiment d’entrer dans le temps, d’un âge où je dois cesser de compter.

Il semble que la vieillesse s’installe lentement, mais ce n’est là qu’illusion, car très surement elle investit aussi bien le corps que l’esprit, en prenant amplement toutes ses aises.

Soixante-seize ans, j’accède à un âge considéré par certains, comme honorable, et je pense alors avec ironie, que j’ai souvent une fâcheuse tendance à traiter les autres de vieux, même si je suis très souvent plus âgé d’apparence, que ceux que je désigne ainsi.

Sauf accidents de parcours, il me reste vraisemblablement, peu d’années encore pour jouir de la lucidité qu’il me semble posséder encore aujourd’hui, mais je préfère éviter d’y penser, en me souvenant soudain, des paroles d’un ami dans la souffrance, qui m’avait dit un jour de mauvais temps « je suis entre les mains de Dieu » 

Je songe aussi, que le temps m’est plus que jamais compté, pour sortir de l’époque des fantômes de l’illusion et du paraître, car je répète à qui veut bien m’entendre que la vie est courte, mais il semble que je n’en ai personnellement pas encore pleinement conscience.

Les années défilent à folle allure, et j’ai peine à croire, après douze années vécues en Espagne, et bientôt deux autres ici en France, qu’autant de temps se soit écoulé, sans que je ne l’ai vraiment ressenti.

Ici, là où je vis à présent, en des lieux que j’avais quittés pour fuir les mauvais souvenirs accumulés au fil de nombreuses années, rien ne s’oublie, et j’ai ainsi perdu le peu de sérénité et une paix retrouvée que j’avais acquis.

Les fantômes du passé sont très tenaces, et malgré le poids des années passées, ils se manifestent encore et encore, bien souvent quand on ne s’y attend pas, de jour ou la nuit, pénétrant par les portes dérobées du subconscient.

Alors, du passé révolu entaché de fautes, d’erreurs, d’actes mauvais, il me parait certain que rien ne peut effacer les remords et les regrets, qui malgré soi viennent de temps à autre, obscurcir un ciel bleu. 

Lorsque l’on ne guérit pas ses faiblesses, rien n’est vraiment possible, on s’interroge toujours sur le « Devenir ».



Aron O’Raney