Contemplation En La Femme


Quand l'homme aime la femme, il désire l'union, c'est-à-dire l'union la plus complète qui soit possible dans l'amour; et dans la forme composée d'éléments, 

Il n'existe pas d'union plus intense que celle de l'acte conjugal. 

De ce fait, la volupté envahit toutes les parties du corps et pour la même raison la loi sacrée prescrit l'ablution totale du corps après l'acte conjugal, la purification devant être totale, 

Comme l'extinction de l'homme dans la femme avait été totale lors du ravissement par la volupté de l'union sexuelle. 

Car Dieu est jaloux de Son serviteur, II ne tolère pas que celui-ci croit jouir d'autre chose que de Lui. 

Il le purifie donc par le rite prescrit, afin qu'il se retourne, dans sa vision, vers Celui en qui il s'est éteint en réalité — puisqu'il n'y a pas autre chose que cela.

Lorsque l'homme contemple Dieu dans la femme, sa contemplation porte sur ce qui est passif; s'il Le contemple en lui-même, en vue de ce que la femme provient de l'homme, il Le contemple en ce qui est actif

Et lorsqu'il Le contemple seul, sans la présence d'une forme quelconque issue de lui, sa contemplation correspond à un état de passivité à l'égard de Dieu, sans intermédiaire. 

Dès lors, sa contemplation de Dieu dans la femme est la plus parfaite, car c'est alors Dieu en tant qu'il est à la fois actif et passif qu'il contemple, tandis que dans la contemplation purement intérieure, il ne Le contemple qu'en mode passif. 

Aussi le Prophète — sur lui la bénédiction et la paix — dut-il aimer les femmes à cause de la parfaite contemplation de Dieu en elles. 

On ne saurait jamais contempler Dieu directement en l'absence de tout support sensible ou spirituel, car Dieu, dans Son Essence absolue, est indépendant des mondes. 

Or, comme la réalité divine est inabordable sous ce rapport de l'Essence, et qu'il n'y a de contemplation « Shahdah » que dans une substance, 

La contemplation de Dieu dans les femmes est la plus intense et la plus parfaite; et l'union la plus intense dans l'ordre sensible, qui sert de support à cette contemplation est l'acte conjugal.

■ Ibn'Arabî —