La Pierre Brute, Origine Symbolique


Au Septentrion, Á Gauche Du « tableau De L'apprenti » Est Posée La Pierre Brute, Un Symbole Fort Qui Préside Aux Premiers Pas Du Maçon Naissant.
 Pour certains esprits, « La Pierre brute symbolise les imperfections de l'esprit et du cœur que le Maçon doit s'appliquer à corriger », et la plupart des auteurs maçonniques s'accordent sur ce point.

 Si l'on se réfère à certaines légendes occultes, « Quand Le Soleil Dissipa Les Sombres Nuages Emprisonnant L'Atlantide, La Race Sémitique Aryenne Eut La Révélation De Son Individualité, D’où Émergea La Pensée Consciente. »

Les chefs aryens annoncèrent l'avènement de la Lumière et l'affranchissement de la race ; la pierre taillée devint alors le symbole de l'obscurité et de la servitude ; et la pierre brute celui de la liberté. 

■ Édouard E. Plantagenet, l’écrivain maçonnique commente cela ainsi :

« Et aujourd'hui encore, n'est-ce pas en ployant sous le fardeau de la pierre taillée, finie, faite de tous les préjugés, de toutes les passions, de toute l'intransigeance des formules absolues, acceptées sans contrôle comme expression de l'inexpugnable et unique vérité, qui font de l'homme l'esclave de son milieu, que nous voyons le profane se présenter à la porte du Temple et demander la Lumière  ? 

Une Loge, juste et parfaite, la lui donne et en même temps l'affranchit initiatiquement de la servitude. 

Libre, le néophyte symbolisera sa liberté par « une pierre brute avec laquelle il s'identifiera. »

Par l'Initiation, l'Apprenti revient à l'état originel ; débarrassé des mauvais acquits du monde profane, il retrouve spontanéité et bonté. Son nouvel état et les « Outils » qu’il reçoit doivent lui permettre de tailler « sa pierre » et la façonner à sa convenance ; pour lui donner sa personnalité propre et unique.


L’on rapporte que Cain premier fils d’Adam, tua Abel avec une grosse pierre qu'il lui lança sur la tête alors qu'il dormait. 

La légende de la tradition de la pierre commence là : « Puisque le Juste fut tué par une pierre, les Justes de demain seront sauvés par la même pierre. » 

Il existe entre l'âme et la pierre un rapport étroit. Suivant le mythe Prométhéen, en ce temps de l’Âge d’Or, Prométhée procréateur du genre humain anime des créatures d’argile, les autochtones, humains nés spontanément. Des pierres ont conservé une odeur humaine 

La pierre et l'homme présentent un double mouvement de montée et descente. 

L'homme naît de Dieu, retourne à Dieu. La Pierre brute descend du ciel ; transmuée elle s'élève vers lui.

Le temple sera construit avec la pierre brute, non de la pierre taillée :... en levant ton ciseau sur la pierre, tu la rendrais profane. (Exode, 20, 25 ; Deutéronome, 27, 5 ; 1 Rois, 6, 7). 

La pierre taillée est œuvre humaine ; elle désacralise l'œuvre divin, elle ne symbolise que l'action humaine.

La pierre brute est un symbole de liberté ; associée au feu, elle est rejetée par les volcans du centre de la Terre jusque dans les airs, ou vient du ciel avec la foudre, et la fureur des Dieux, météorites ou roches noires venues du cosmos. 

Ces manifestations de la nature gênèrent la double action de la pierre ; descendante ou ascendante, et positive ou négative. 

La pierre brute est une matière passive, d’une double nature. Si l’activité humaine s'exerce seule sur elle, elle s'avilit ; quand c'est l'activité céleste et spirituelle qui la façonne, elle ne fait que se valoriser et s'ennoblir.

N’ayant aucun sexe, elle conserve un état parfait, car symboliquement elle demeure identique à l'état primitif qui fut sien dés la création. La pierre brute est considérée comme androgyne, un état qui représente la perfection de l'état primordial.

À ce titre, elle doit demeurer brute, et naturelle. La pierre taillée révèle un changement d'état artificiel, car celui qui la travaille perturbe l'ordre divin, d'où ce choix des pierres vierges pour édifier les autels.

La Bible stipule à cet égard : « celui qui lèvera son ciseau sur la pierre la rendra profane »(Exode, 20, 25 ; Deutéronome, 27 , 5 ; 1 Rois, 6,7.). Une mise en garde, de valeur universelle.

On retrouve cette tradition dans l'érection des autels Védiques… Et lorsque la pierre doit respecter les prescriptions d’un rituel, comme c’est le cas pour le « Sharkara » védique, qui exige que les orifices des pierres soient l'œuvre de la nature, et non du travail de l’homme. 

L’exigence de pureté est impérative pour l'autel, où fusionnent les mondes : Terrestre, Intermédiaire, et Céleste, ce lieu de manifestation par le feu symbole de l'énergie divine.

Les pierres célestes sont « vivantes » et aussi « parlantes » comme ces pierres venues du ciel, avec ces inscriptions mystérieuses, telle la pierre d’Ourga, à l’instar de la coupe de Joseph (Genèse XLIV, 5.).

Actives, elles sont aussi l’attribut des dieux, comme « le marteau de Thor » ce dieu nordique ou telle la « Hache de Parashu-Râma » le sixième avatar du dieu hindou Vishnoun, Dont le nom signifie « Raāma à la hache », qui apparut sur Terre pour lutter contre la caste des kshatriya, des guerriers.

La vie est mouvement, et innombrables sont les bouleversements et changements intervenus au cours des siècles et des siècles, dans l’histoire de l’humanité, où l'homme a du s’adapter en permanence aux évolutions qui lui ont été imposées par la nature.

Au cours des âges la sédentarisation des peuples s’est imposée naturellement, entrainant des besoins fondamentaux à satisfaire ; indispensables à la survie de l’homme, ces exigences ont engendré des transformations majeures et spectaculaires du mode de vie.

Les constructions, autrefois en bois, évoluent rapidement vers le dur, c’est-à-dire la pierre considérée en tant que « matériau » ; la pratique des rites sacrés suit alors l’évolution liée à ce nouvel état que l’on pourrait qualifier de « matérialisation » de l’homme.

La taille de la pierre qui se trouvait jusque là interdite, car en opposition au sacré, apparaît de nouveau comme nouvelle alternative. Désormais, Seule la pierre parfaite résultant du travail de l’homme devient digne de figurer dans les œuvres les plus hautes et nobles offertes en hommage au Divin.

Dans l’édification du Temple De Salomon il en sera ainsi, les blocs qui lui sont destinés sont façonnés, dans le plus grand silence à la gloire du Très-Haut.

Encore aujourd’hui en occident, dans la Doctrine philosophique alchimiste, la pierre brute à dégrossir symbolise pleinement la « Prima Materia », cette noble « matière première » qui va servir à l'élaboration de la « Pierre Philosophale ».

La tradition initiatique des « Opératifs » héritera de cet emblème de transformation de « L'homme des ténèbres, en être de lumière » figuré désormais par la pierre cubique, pierre parfaite travaillée sur ses quatre faces, symbolisant l'état de perfection dans les six directions spatiales.

La Franc-maçonnerie Trace Tout Naturellement Ce Parcours, Qui Chemine Du Nord Au Midi, De La Pierre Brute À La Pierre Cubique.

■ Aron O’Raney —